Catherine est venue lors d’un tournant dans sa vie professionnelle sur les conseils d’une de ses amies. Ici Le dialogue pédagogique avec Catherine a une visée de profil et plus précisément de profil pédagogique et projets de sens* : il s’agit d’accompagner la personne à prendre conscience de son « portrait cognitif ».

Bonne lecture à vous.

A 49 ans, je me retrouve une fois de plus à la croisée des chemins professionnels

Après une carrière de plus de 20 ans dans une grande boîte, et une progression constante au niveau des postes exercés et des grades, je quitte tout en une semaine pour monter, avec une associée, notre entreprise. Cette petite cantine bio, assurant aussi un catering pour des évènements extérieurs marche tout de suite très fort.

Mais après 4 années, je  souhaite arrêter: dupliquer juste le concept pour ouvrir un deuxième lieu ne me satisfait pas. La routine me semble pesante, et j’ai aussi le sentiment d’être prisonnière, enchaînée, enfermée.

Retourner dans mon ancienne boîte est exclu pour moi (j’en ai la possibilité), je le ressens confusément. Et malgré beaucoup de possibilités d’activités à exercer en tant qu’indépendante, je doute de mes capacités. J’exprime ces doutes à une amie lors d’une soirée, où elle m’écoute et me parle aussi de sa formation en gestion mentale. Je me demande si cela ne serait pas intéressant pour moi ?

La gestion mentale : je connais vaguement, pour avoir accompagné ma fille chez une spécialiste pour l’aider lors de difficultés scolaires. Mais la gestion mentale pour adultes ? Devant l’enthousiasme et les explications de mon amie, je décide de me faire aider, de m’offrir ce coaching, c’est le bon moment !

J’avais déjà fait une expérience de coaching lors de ma première grande rupture professionnelle. Mais rien à voir avec l’expérience traversée lors des 3 séances que je vais être amenée à vivre avec Anne-Françoise Bouillet.

Quand nous nous rencontrons pour la première fois, je lui explique où j’en suis, et mes questions. Pourquoi ai-je l’impression d’avoir fait le tour d’un boulot après 3 ou 4 ans ? Suis-je incapable de tracer mon sillon de manière durable ? Suis-je une éternelle insatisfaite ?  Pourquoi toujours contester les décisions managériales (même  quand on n’a qu’une associée, il y a moyen de n’être pas d’accord) ? Serais-je capable de travailler seule, ou au moins, comme indépendante ? Je me juge instable, incapable de travailler et de composer avec les mêmes personnes sur le long terme.

Avec A-F Bouillet, nous traçons le cadre de notre travail. Elle me propose de travailler en 3 ou 4 séances de 1h30. Nous bloquons les dates,  avec deux à trois semaines entre les rendez-vous, car, à chaque fois, je partirai avec des pistes, des interrogations sur ma manière de capter le monde extérieur, par exemple, qui serviront de tremplin pour la séance suivante. Il faut le temps de digérer les informations qui émergent dans chaque séance, du temps pour y penser et pour répondre aux questions restées en suspens. Mais n’allons pas trop vite.

Le premier rendez-vous porte sur le début de mon activité professionnelle et sur le moment précis, où, dans un job, j’ai ressenti de la jubilation. Travail réussi, planning respecté, projet rendu ? Qu’est-ce qui m’amène à cette jubilation ? Les questions d’ Anne-Françoise sont précises, son attention constante. Elle veille à ne pas induire les réponses, elle m’accouche véritablement de la conscience de la manière dont mon cerveau capte le monde, les informations, comment il les classe, les ingère, pour ensuite les réutiliser et les mettre à ma disposition.

Au fil des séances, intenses, mais très gratifiantes, j’acquiers une espèce de confiance dans mes possibilités et dans la manière dont je fonctionne. Il  s’agit  de savoir qui je suis,  comment j’agis mentalement, ce que je mets en place pour agir. C’est un socle, très solide, qui se construit sous moi (ou dont je découvre la solidité sous moi), et où immédiatement, je prends appui.

En conclusion, je suis repartie après mes trois séances avec  des outils très personnels (ma façon d’être et de faire, en fait) et donc, très concrets, car ils sont façonnés sur mesure par moi-même, grâce aux indications de ma coach.
Pour chaque projet que j’aimerais élaborer, que je décide de mener à bien, je rassemble mes rêves, idées, intuitions dans un scénario. Cela me permet de construire les plans de mon futur projet, de le conceptualiser, de le solidifier, le peaufiner. Je reviens à ce scénario écrit tant que je ne suis pas contente de mon idée. Une fois le document bien ficelé (cela peut aller d’une page à une dizaine, selon les projets), les chemins pour y parvenir sont clairs (en tous les cas dans ma tête), et je peux m’atteler à tous les aspects pratiques, concrets, temporels, des voies à emprunter pour aboutir à mon projet, qui prendra forme au fur et à mesure des jours/semaines/mois  selon l’importance de celui-ci. Cerise sur le gâteau, une fois le projet terminé, comme j’en suis l’architecte, je peux aussi décider de repenser mon scénario initial, l’amender, l’améliorer, afin de faire évoluer mon projet comme je le souhaite.

Ce que je pensais être des défauts, ou des faiblesses, sont en fait, les indicateurs de ce qui ne me convient pas. Et j’ai pris conscience de la manière dont je pouvais faire évoluer mes activités, afin de ne pas être prise au piège de la répétition, de la routine qui me déplaît tant.

En une phrase : j’ai repris en main les rênes de mon existence pro, d’une manière que je n’imaginais pas aussi puissante.

Catherine P.

* La formation profil et projet de sens (différente de la formation profil pédagogique) a été organisée en Belgique par LCE Formations avec l’accord et la participation à la première promotion de Mr de La Garanderie,  Béatrice Glikman, Armelle Géninet, Michèle Giroul  et Catherine Malicot (pour la première promo également).