Suivi orthophonique sous l’angle de la Gestion Mentale

Suivi orthophonique sous l’angle de la Gestion Mentale
Happy smiling little kid boy at home making homework at the morning before the school starts. Little child doing excercise, indoors. Elementary school and education: Boy writing letters and numbers.

J’ai choisi le cas de Bryan pour illustrer l’importance qu’a pour moi le travail en Gestion Mentale.

Bryan est un collégien de 4ème, présentant un trouble du langage écrit de type dyslexie- dysorthographie de surface (atteinte de la seconde voie de lecture). Il présente, par ailleurs, un très bon niveau de langage oral (on relève de bonnes compétences de compréhension et expression et un bon niveau lexical à l’oral).

Je l’avais suivi en primaire durant 18 mois puis le patient, alors en fin de cycle 3, avait souhaité suspendre le suivi.

Il est revenu me voir en début de 4ème, à la demande de sa mère, avec une demande précise sur le travail orthographique.

Lors du bilan initial, on relève de nombreuses erreurs à la dictée d’énoncés : 49 erreurs contre 18 pour la norme. Les erreurs sont présentes dans les trois types d’orthographe (phonétique, lexicale et syntaxique). Tous les résultats étaient inférieurs à la norme (5ème) se situaient respectivement à -2, -3.4 et -1.7σ.

J’avais identifié quelques fragilités dans le domaine logico-mathématique et ai d’abord choisi de travailler dans ce domaine avant d’entreprendre le travail de l’orthographe syntaxique.

Nous avons ainsi travaillé sous forme d’ateliers logiques sur les thèmes suivants: inclusion hiérarchique et combinatoire : ce travail nous a pris 9 mois environ.

Les pré-requis du travail d’orthographe syntaxique me semblant stables et solides, j’ai décidé d’utiliser la formation « grammaire » que je venais de faire avec LCE en Gestion Mentale avec Bryan pour la poursuite du suivi.

Nous avons mené un double travail d’orthographe lexicale et syntaxique à chaque séance et ce, pendant les 22 séances suivantes.

En début de séance, nous travaillions des mots irréguliers ou complexes tirés de la liste EOLE que nous avons rapidement intégré au travail d’orthographe syntaxique.

Ainsi, lorsque Bryan passait en production d’écrit, je lui demandais de réutiliser certains mots travaillés ensemble en visant ainsi la phase de réactivation que je savais importante pour le processus de mémorisation.

Au début de ces 9 derniers mois de suivi, j’ai remontré à Bryan la globalité d’accueil où nous avions écrit les objectifs que nous nous étions fixés ensemble en expliquant qu’il nous restait une dernière étape (et pas des moindres ! le travail de grammaire et conjugaison), cette globalité, je l’ai ressorti presque à chaque début de séance et j’ai senti qu’elle nous aidait, Bryan et moi, à rester motivés pour la tâche qui nous attendait.

En parallèle, j’avais dessiné une sorte de spirale concentrique avec des cases vides et régulièrement, lorsque je sentais que Bryan franchissait avec succès certaines étapes, il pouvait colorier une case.

Lorsque la formatrice de LCE nous avait expliqué l’importance de cette étape (prendre quelques secondes pour faire le point sur le chemin accompli et anticiper le chemin restant à parcourir) je m’étais imaginé qu’un adolescent de cet âge allait peut-être trouver cette étape un peu enfantine ou rébarbative.

Je me suis trompée, Bryan s’est montré très appliqué, case après case, à dessiner, colorier et remplir le vide avec soin et plaisir (harmonisation des couleurs, choix des motifs…)

J’ai senti que cette étape était importante pour lui, qu’elle le rendait acteur et qu’elle lui permettait durant quelques secondes de rassembler les connaissances qu’il venait d’acquérir.

Avant la formation LCE, je crois que je freinais des quatre fers avant d’attaquer le travail d’orthographe syntaxique, par peur de dévier sur quelque chose de l’ordre du « soutien scolaire » je pense.

Je suis ressortie enchantée et motivée comme jamais suite à la formation « grammaire » (me disant que la grammaire pouvait être travaillée en orthophonie avec comme point d’appui : LE SENS) et me suis dit que Bryan était assurément le bon candidat pour me servir de « cobaye ».

Cet adolescent m’a beaucoup aidé à m’approprier cette formation et je me suis assez vite rendu compte après la phase de découverte des évocations que Bryan avait tout en lui à l’oral, il avait les liens logiques entre les mots.

Les jeux dans la tête que nous faisions lui ont beaucoup plu ; Je repense notamment au moment où nous avons travaillé sur les adjectifs qualificatifs et où il m’a dit « ah… c’était ça ce qu’on a voulu m’expliquer quand j’étais au primaire ? ben…. c’est facile en fait ! ».

Et à partir de ce jour-là, nous avons posé des mots sur des notions qu’il avait intégrées depuis longtemps mais sans conscientisation (c’est-à-dire qu’il ne savait pas qu’il savait).

J’ai pris beaucoup de plaisir à voir combien ces jeux évocatifs lui plaisaient, j’ai réellement senti qu’il se délectait de ces petits moments en séance. Nous avons ri avec des notions de grammaire !!! Et même si Anne-Françoise nous avait fourni des témoignages dans ce sens, je dois avouer que je n’y croyais pas trop avant …

A partir de ce moment, j’ai senti un réel changement de posture de Bryan en séance. Bien sûr, il se montrait appliqué et attentif avant le travail entrepris en Gestion mentale, mais en abordant le travail « sous l’angle Gestion mentale », il se montrait curieux et a pu, à quelques moments, anticiper le travail à venir…

Ce changement de posture a permis (j’en ai la certitude) d’écourter considérablement la durée de notre fin de suivi, les liens se sont fait très rapidement et facilement (puisque la grammaire était déjà bien sûr présente à l’oral dans sa tête) : c’est une intuition clinique. Il m’est impossible de le démontrer de manière scientifique et je le regrette.

En fin de suivi, le bilan de renouvellement a montré les résultats suivants en orthographe :

Bryan a commis 26 erreurs à sa dictée d’énoncés (contre 49 au bilan initial), avec des résultats bien meilleurs, respectivement situés à +0.8, -2.7 et -0.5σ en orthographe phonétique, lexicale et syntaxique.

Je suis convaincue qu’il y a eu un réél impact du travail en Gestion Mentale pour ce suivi orthophonique.

En fin de dernière séance, Bryan m’a remercié.

Je me suis sentie heureuse et utile ! Ces rares moments où on se sent bien avec soi-moi, ayant la certitude d’avoir pu réellement aider l’autre à avancer !

Un beau bout de chemin parcouru ensemble ….

Hélène B.

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